La scène musicale actuelle offre des contrastes saisissants, allant de la puissance cathartique du metal moderne à la célébration de légendes immortelles. Si ces univers semblent éloignés, ils partagent une capacité unique à résonter avec le public, que ce soit pour affronter le présent ou pour honorer le passé.
Le metal, un écho à notre temps
Le heavy metal, souvent perçu comme agressif, pourrait en réalité servir de bouclier contre les angoisses contemporaines. Ceux qui sont habitués à la dureté de cette musique semblent mieux armés pour gérer les tumultes de l’époque actuelle. Un exemple frappant nous vient de Suisse : le groupe Coroner. Ces pionniers du heavy metal, fondés en 1983, brillent actuellement avec leur nouvel album, « Dissonance Theory ». Le succès critique de cet opus, largement salué comme un sommet de leur carrière, prouve que le metal a désormais solidement trouvé sa place au cœur de la société, loin de sa niche originelle. Le titre de l’album intrigue. Fait-il écho, de manière peut-être ironique, aux travaux du sociologue allemand Hartmut Rosa ? Ce dernier, lui-même fan de metal, a beaucoup analysé le genre à travers sa « théorie de la résonance », y voyant une forme de connexion intense au monde, bien loin du simple chaos.
Dans l’intimité de Freddie Mercury
Si le metal explore les dissonances du présent, d’autres musiques continuent de vibrer à travers le temps. C’est le cas de Queen. Freddie Mercury, le légendaire leader du groupe, n’a jamais mis les pieds à Neubrandenburg. Il est décédé en 1991, deux ans à peine après la chute du Mur de Berlin, et n’a jamais eu l’occasion de jouer dans l’ex-RDA. Pourtant, quiconque a assisté à l’un des innombrables concerts hommages, parfois donnés dans l’église de la ville, peut aisément imaginer comment la voix de cet homme, au charisme et à la dentition si particuliers, aurait rempli l’espace.
La petite ville au bord du lac Tollensesee lui aurait-elle plu ? Freddie ne peut plus répondre, mais Peter Freestone, si. Cet homme a été l’assistant personnel du chanteur originaire de Zanzibar pendant près de douze ans. Prochainement, Freestone sera l’invité du Güterbahnhof (l’ancienne gare de marchandises) de Neubrandenburg pour une soirée exceptionnelle. Il y partagera ses souvenirs et lèvera le voile sur l’histoire privée du musicien. L’invitation émane de l’ancien maire de la ville, Silvio Witt, et de son ami Joke Reichel. Depuis que Witt a quitté ses fonctions, tous deux s’activent pour dynamiser la scène artistique régionale avec leur société Tapetenwechsel. Ils auraient rencontré Peter Freestone lors d’une visite à Montreux avant de l’inviter à Neubrandenburg.
Une soirée de confidences et de souvenirs
Le mercredi 26 novembre, dès 19 heures, Peter Freestone s’entretiendra donc avec Silvio Witt. Ce dernier, lui-même grand admirateur de Mercury, animera la soirée. L’échange se déroulera en anglais, mais Witt assurera la traduction simultanée pour le public. L’événement aura lieu 34 ans et deux jours, très exactement, après la mort de Freddie Mercury. C’est une occasion unique d’entendre des anecdotes de première main sur une vie fascinante. Après tout, ce sont en grande partie les souvenirs de Peter Freestone, documentés dans divers livres et interviews, qui ont servi de base au film biographique « Bohemian Rhapsody », consacré à l’histoire de Queen et à son leader.